Vivre ou exister
Connaître les règles du jeu de la vie c'est bien, mais pas suffisant. Ce qui compte c'est ce qu'on décide d'en faire.
Certains préfèrent s'apitoyer sur leur sort, et grand mal leur en fasse. Ils perdent leur vie à ne pas vivre et à se conforter dans un marasme boueux ; se cachant derrière des simulacres de vérité, parlant de la réalité pourtant qu'ils n'en détiennent que de maigres fragments.
Ces automates, répétant implacablement les mêmes mots, sont prisonniers de leur monde comme la mouche se débat contre les parois de la bouteille dans laquelle elle s'est piégée... seule. Incapables de comprendre que les limites ne sont pas celles de la paroi mais bien celles qu'ils s'imposent pour justifier leur existence atrophiée.
Alors, il ne s'agit pas tant d'avoir raison. Peu importe qui pense détenir la vérité, s'il ne la tient pas pour les bonnes raisons.
Laissons ceux qui ne souhaitent pas avancer, ont choisi de s'enchaîner, parfois de s'agiter dans des efforts vains qui jamais ne tromperont les yeux avisés, ni combleront la source de leurs propres tourments. Laissons les s'égosiller, raconter les plus ridicules inepties, déblatérer encore et encore des théories ou des concepts délirants et poursuivre leur chemin si malfamé.
Tout ça n'a pas d'importance, puisque pendant qu'ils souffrent d'eux-mêmes ; les saltimbanques eux dansent et s'amusent, puis passent de ville en ville narrer leurs histoires. Ces derniers connaissent aussi les règles du jeu, mais ils ont préféré s'en accommoder, pour continuer de danser, cultiver l'art de vivre, et avoir toujours quelque chose à raconter ou à partager.
Cette mésentente existentielle traduit la confusion des uns ou des autres qui pensent que réussir dans la vie équivaut à réussir sa vie.
In fine, il y a simplement des réveils plus difficiles que d'autres.